Des inconvénients d'être critique de cinéma

Publié le par Tristan Isaac

 Dans le numéro hors-série des Cahiers du Cinéma intitulé Made in Hong-Kong, Olivier Assayas, alors contributeur régulier de la célèbre revue, consacrait un encadré à la dernière production de la Shaw Brothers, Prince Charming du réalisateur-producteur Wong Jing : nous étions alors en 1984 et le long-métrage permettait au studio, qui caracolait dix ans plus tôt en tête du box-office, de renouer avec le succès populaire. Le verdict du critique est toutefois sans appel : il ne s'agit en effet que d'une "plate comédie", "pratiquement nul[le]", "ringard[e], filmé[e] à la va-comme-j'te pousse" dont l'intrigue "que par euphémisme on pourrait qualifier de prévisible" fait tenir la vedette au "sympathique Kenny Bee entouré de toutes sortes de faire-valoir, prioritairement féminins", en l'occurrence Cherie Chung, Rosamund Kwan et... Maggie Cheung, sacrée l'année précédente première dauphine du concours de Miss Hong Kong et que l'on découvrait dans l'un de ses tout premiers rôles. Ce qu'il ignorait, c'est que quinze ans et quelques opérations de chirurgie dentaire plus tard, cette dernière allait devenir, certes pour seulement quelques années, sa chère et tendre épouse... Sans doute avait-il entre-temps, du moins officiellement, revu son jugement sur Prince Charming...

Publié dans Anecdotes

Commenter cet article