Seoul Raiders

Publié le par Tristan Isaac

HONG-KONG · 2004 · 韓城攻略 AKA TOKYO RAIDERS 2 : KOREAN RAID · UN FILM DE JINGLE MA · AVEC TONY LEUNG CHIU WAI, RICHIE  REN, SHU QI

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  S’il y a un mérite que l’on peut reconnaître à Jingle Ma, c’est de bien porter son nom et de ne pas tromper le client sur la marchandise. Loin en effet prétendre faire du cinéma, ce dernier n’a d’autre ambition que de réaliser des spots publicitaires à long métrage : après Tokyo et le Japon, c’est maintenant de la nouvelle destination « tendance », Séoul, de son stade olympique, de son métro ou encore de ses immeubles high-tech dont il s’agit de faire la promotion. L’intrigue du film, tout le monde en conviendra, n’est d’ailleurs destinée qu’à vanter les vertus des automobiles, des jeunes beautés ou de la police du « Pays du Matin Frais ». C’est que Jingle Ma aime vraiment la Corée : il est même allé jusqu’à engagé trois mannequins locales - et ce bien qu’elles ne parlent pas un traître mot de cantonais – pour jouer les sidekicks de Tony Leung alors que le gouvernement l’obligeait déjà à embauché une chinoise continentale qui ne connaît, elle, que le mandarin. Naturellement, on sent bien dans les dialogues que les acteurs se demandent quel sera le montant exact de leur cachet. Shu Qi est même prête à nous montrer qu’elle peut faire semblant de pleurer pourvu qu’on augmente son salaire de quelques pour cent, laissant Jingle Ma surcharger son scénario de répliques désopilantes mais non moins informatives ("ah, le wasabi, ça pique !"), de clichés et autres lieux communs sur les Coréens - il faut tout de même plaire au consommateur chinois - et de clin d’oeils autoréférentiels - l'énorme peigne de Tony Leung - histoire que le (télé)spectateur se remette bien en mémoire ou meure d’envie de découvrir sa précédente page de publicité, l'inénarrable Tokyo Raiders.
  Malheureusement pour la direction marketing du film, les investisseurs n’ont pas réussi à négocier la musique de Kill Bill et devront se contenter d’un remix sponsorisé par Bontempi. Et il ne faut pas compter sur Richie Jen pour pousser la chansonnette car si la star canto-niaise est d’accord pour faire des heures supplémentaires, c’est  uniquement pour honorer le contrat qu’il a signé avec la marque Hyundai : impossible donc d’obtenir de lui plus que le minimum syndical. C’est d’autant plus préjudiciable que les trois jeunes Coréennes que la production a généreusement embauchées n’arrêtent pas d’être prises de fous rires intempestifs sitôt qu’elles entendent quelqu’un parler chinois. Quant à Tony Leung, il avait prévenu toute l’équipe, il est là pour payer ses impôts et non pas, comme auraient pu le croire certains, parce qu’il y a plein de jolies demoiselles sur le plateau – de toute manière, depuis 2046, il n’a qu’à siffler les filles dans la rue pour qu’elles tombent comme des mouches, alors… S’il a donc rencardé Shu Qi sur le tournage, c’est uniquement parce que le frigo de la belle était désespérément vide – il n’y a d’ailleurs qu’à la voir, cette petite, pour se rendre compte qu’elle ne mange pas tous les jours : alors pas question pour tous les deux de faire des cabrioles et autres cascades sans doublures ni images de synthèse et encore moins de faire plus de deux prises par scène. C’est qu’il ne faudrait pas non plus se blesser, surtout que la Corée, c'est un pays dangereux : les avions y explosent en percutant des plots de signalisation ! 

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